Comme sur cette fameuse série intitulée Chapeaux-Choc, qui marque le début de sa longue collaboration avec le magazine Vogue, à partir de février 1955. Les mannequins prennent la pose comme si de rien n’était… tandis que l’on aperçoit des abats de viande et autres têtes de bovins en arrière-plan. La photographie de mode prend un nouveau tournant.
Sexe et violence
Les images de Bourdin trahissent deux obsessions évidente : le sexe et la violence. Francine Crescent, ancienne rédactrice en chef de Vogue, qualifie même l’artiste de visionnaire :
« Le travail de Guy Bourdin traite de la vie. Il savait avant tout le monde que le sexe et la violence allaient devenir les facteurs les plus importants de notre société. Mais je ne pense pas que ce qui l’intéressait, ce qu’il voulait décrire, c’était la vie. »
Le goût du cadrage, la saturation des couleurs, avec un rouge omniprésent et l’utilisation des mannequins renvoient au septième art. Le mystère qui en découle rappelle les films de David Lynch, esthétiquement proches de la perfection, jamais limpides sur le fond.
Homme discret
À en croire différents témoignages de gens qui l’ont connus, Guy Bourdin ne se souciait guère de son aura, encore moins de son héritage. Pourtant, le site qui lui est consacré permet de revoir un grand nombre de ses clichés, notamment ceux réalisés pour Vogue ou les affiches publicitaires pour Charles Jourdan. Dans la section Biographie, on tombe sur sa carte de photographe, datant de 1957.